Massage cardiaque et défibrillateur

Chaque année, de nombreuses personnes décèdent d’un arrêt cardiaque. Le coeur cesse en effet de fonctionner normalement et les contractions cardiaques, anarchiques, ne parviennent plus à irriguer l’organisme avec le sang dont il a besoin. C’est alors que le recours au massage cardiaque et à un défibrillateur peuvent sauver bien des vies.

Pourquoi un massage cardiaque?

Si ce massage est pratiqué dans les premières minutes suivant l’arrêt cardiaque, il peut s’avérer décisif. Il favorisera en effet la circulation du sang, interrompue par l’arrêt cardiaque, et permettra de transporter l’oxygène indispensable au fonctionnement des organes. Si les gestes adéquats sont accomplis, ils peuvent maintenir en vie la personne atteinte jusqu’à l’arrivée des secours.

Le massage cardiaque: mode d’emploi et précautions

Avant de le pratiquer, il faut songer à regarder l’heure, de manière à pouvoir donner des renseignements utiles au médecin. Il est ensuite nécessaire de débuter le massage sans attendre, même si l’on n’est pas certain d’avoir affaire à un arrêt cardiaque. En effet, il n’est guère risqué de pratiquer un massage sur un coeur qui bat alors que tout retard apporté à faire repartir un coeur arrêté peut lui être fatal. Il est par ailleurs important de placer le malade sur une surface dure et de l’installer sur le dos, la tête en arrière. Après quoi, le secouriste doit mettre ses mains l’une sur l’autre, au milieu de la partie inférieure du sternum.Il doit avoir les bras bien tendus et appuyer de tout le poids du corps sur le sternum. En effet, le mouvement de compression doit être, autant que possible, perpendiculaire au sternum de la victime, ce qui va permettre de la maintenir en place et d’éviter un déplacement préjudiciable à l’efficacité du massage. Le geste doit se répéter de manière très régulière et on doit pratiquer environ 100 compressions par minute pour conférer au massage toute son efficacité. Après chaque pression, on doit observer un mouvement naturel du thorax,qui doit se relâcher entièrement, ce qui n’empêche pas, bien sûr, de conserver les deux mains collées sur lui, mais en évitant d’appuyer. La pression des mains doit être très forte et il ne faut pas hésiter à « enfoncer » la cage thoracique. Peu à peu, ces compressions vont pousser le sang des artères vers les veines et favoriser la reprise d’un système normal de circulation. Bien sûr, les compressions doivent alterner avec la pratique d’une ventilation artificielle. Ainsi, toutes les 30 compressions environ, le secouriste doit insuffler de l’air par la bouche dans la bouche ou le nez de la victime. Il est bon de réduire le plus possible le délai entre l’insufflation et la compression. En effet, le massage cardiaque doit être poursuivi avec une régularité sans faille, toute interruption, pour pratiquer le bouche-à-bouche, devant être réduite au minimum. En outre, l’insufflation doit être mesurée et il faut, à cet égard, veiller à ne pas envoyer trop d’oxygène au cerveau ce qui, dans certains cas, peut avoir des effets nocifs. En l’absence de pouls, le massage cardiaque doit être poursuivi , même si celui qui le pratique a le sentiment qu’il n’est pas efficace. Si le pouls reprend, cela signifie que le massage a rempli son office, et qu’il doit être suspendu. Quoi qu’il en soit, c’est de toute façon le soin le plus urgent à prodiguer en attendant l’arrivée des secours. Encore faut-il l’adapter aux caractéristiques des malades, et notamment à leur âge. Il va ainsi de soi que le massage cardiaque ne se pratiquera pas de la même manière sur des enfants: il se fera avec une seule main sur la poitrine d’un jeune enfant et même avec deux doigts sur celle d’un nourrisson. Tous ces gestes simples, chacun peut les apprendre dans le cadre des nombreuses formations aux premiers secours dispensées par des associations ou dans le cadre de la protection civile. A terme, la connaissance toujours plus étendue de ces techniques élémentaires de réanimation cardiopulmonaire peut permettre à nombre de personnes sans formation médicale de gagner de précieuses secondes et, finalement, de sauver bien des vies.

Le rôle décisif du défibrillateur cardiaque

Quand le coeur se détériore, son rythme devient aléatoire et il n’assure plus son rôle de pompe et d’irrigation de l’organisme. Cette arythmie est aussi appelée fibrillation. Face à cette situation, la pratique du massage cardiaque doit, on l’a vu, permettre de rétablir un début de circulation sanguine. Appelés au chevet du malade, les médecins vont prendre le relai des secouristes et chercher avant tout à produire une défibrillation. Ce geste médical essentiel consiste à soumettre le coeur à une brève décharge électrique, ce choc devant en principe rétablir un rythme cardiaque normal. Au service de cette thérapeutique, les défibrillateurs automatisés externes (DAE) sont sans doute les instruments les plus éprouvés. Depuis 2007, on les trouve dans nombre de lieux publics. Fonctionnant sur batteries, ces appareils jouent un rôle capital dans la survie de très nombreux malades, et ce pour plusieurs raisons. La première est que chacun peut s’en servir, même s’il n’est pas médecin. Ensuite l’utilisation de ces défibrillateurs est assez simple: il suffit en effet d’ouvrir ces appareils portables et d’un maniement aisé. Dès l’ouverture et la mise en service, une voix électronique se fait entendre et guide l’utilisateur. Elle lui indique en premier lieu où il doit placer les deux électrodes qui équipent l’appareil; une doit doit être disposée sous l’aisselle gauche, l’autre sur la poitrine dénudée, côté droit. Durant cette opération, et celles qui doivent suivre, il est important de s’assurer que personne ne touche la victime et que les personnes présentes s’éloignent de l’endroit où repose le malade. Par ailleurs, les défibrillateurs cardiaques sont capables d’analyser eux-mêmes la situation et de délivrer un diagnostic. Aussi le choc électrique ne sera déclenché par la machine que si le malade en a réellement besoin. Dans ce cas, l’appareil s’assurera que le rythme cardiaque est rétabli et donnera au secouriste les instructions sur la marche à suivre. Si, à l’issue du choc électrique administré au malade, celui-ci retrouve un rythme cardiaque régulier et une respiration normale, il faut veiller à le placer sur le côté, dans ce qu’on nomme la position latérale de sécurité. Par ailleurs, il faut laisser le défibrillateur allumé et maintenir en place les deux électrodes. Il est enfin à noter que certains défibrillateurs ne sont pas entièrement automatisés; dans ce cas, il est nécessaire de déclencher l’impulsion électrique.