La syllogomanie : zoom sur cette maladie hors normes

Les personnes qui sont sujettes à la syllogomanie amassent compulsivement des choses. Il peut s’agir d’objets divers, mais également de déchets ou même des animaux. Leur manie peut s’aggraver jusqu’à avoir des impacts négatifs sur leurs relations avec les autres, leur santé et leur bien-être général. Actuellement, ce trouble toucherait 1 personne sur 50.

Si cette maladie n’est pas traitée, elle peut avoir des effets néfastes sur presque tous les aspects de la vie de la victime : social, professionnel, émotionnel, matériel. Découvrez alors toutes les informations à connaître sur ce trouble qui peut avoir des conséquences désastreuses.

Qui souffre de la syllogomanie ?

Si les traits de personnalité ainsi que les caractéristiques démographiques des syllogomanes varient considérablement d’un patient à l’autre, il existe quelques caractéristiques partagées. La classification pathologique des personnes atteintes de syllogomanie est particulièrement complexe. Il existe un ensemble de critères auxquels il faut pouvoir répondre pour que le diagnostic soit considéré comme fiable :

  • Une difficulté à jeter des objets, peu importe leur valeur. Difficulté telle qu’elle engendre une véritable souffrance.
  • Un besoin irrésistible de conserver les objets
  • Une accumulation d’objets excessive
  • Isolement social

En général, ce sont plutôt des individus qui vivent seuls et d’un tempérament perfectionniste au départ.

Quand la syllogomanie commence-t-elle ?

Qu’est-ce qui fait qu’une personne garde des objets inutiles, les accumulant à un tel point que cela affecte considérablement sa santé mentale ? Bien que la cause exacte de ce trouble reste à ce jour imprécise, les spécialistes pensent qu’elle est liée à la génétique et aux traumatismes.

L’accumulation compulsive peut commencer dès l’adolescence, mais elle ne s’aggrave généralement pas avant l’âge adulte. Les personnes ayant dépassé la cinquantaine ont trois fois plus de chances de souffrir d’une syllogomanie diagnosticable par rapport aux plus jeunes de la trentaine ou de la quarantaine.

Comment le diagnostic est-il établi ?

Dans un premier lieu, ce sont généralement les proches qui prennent conscience de la « manie » du syllogomane à accumuler divers types d’objets. Il faut néanmoins distinguer ce trouble compulsif de la collection d’objets. En effet, certaines personnes sont plus des collectionneurs que des syllogomanes.

Il appartient alors à un spécialiste d’établir un diagnostic précis. Différents éléments sont pris en compte. D’abord, il y a bien évidemment la manie d’accumuler une très grosse quantité d’objets. Vient ensuite la difficulté de se défaire de tout ce qui a été entassé. Puis il y a le cadre de vie qui devient totalement encombré : le moindre mètre carré est occupé par des choses inutiles et inutilisées. Enfin, il faut tenir compte de la santé psychique du patient qui a tendance à s’isoler et ne parvient plus à avoir une vie sociale normale. C’est aussi cette population isolée socialement qui montre la plus forte probabilité à manquer d’hygiène selon cette récente étude sur la propreté des français.

Une observation des lieux de vie est donc nécessaire pour le diagnostic. Le spécialiste doit ensuite s’entretenir longuement avec le patient pour mieux connaître son background, mais également ses ressentis et ses émotions.

Les différentes manifestations de la syllogomanie

Bien qu’il existe de nombreux types de syllogomanie, la forme la plus facilement reconnaissable est l’accumulation de biens. Les victimes entassent une grande variété d’objets notamment :

  • Le papier (courrier, journaux, magazines, etc.) ;
  • Les livres ;
  • Les boîtes ;
  • Les photographies ;
  • Les vêtements ;
  • Les aliments…

Dans les cas extrêmes, les syllogomanes peuvent même aussi accumuler des déchets et délaisser complètement leur hygiène corporelle. Ces cas particuliers sont plutôt considérés comme atteints du Syndrome de Diogène.

D’autres collectent compulsivement des animaux, comme les chats et les chiens. Ces personnes s’y attachent profondément. Malheureusement, il est possible que leurs compagnons souffrent de la situation et se retrouvent dans une situation de maltraitante.

Les syllogomanes ont souvent du mal à abandonner ces animaux, même lorsque leur bien-être à tous est en jeu. Petit à petit, le cadre de vie devient peu hygiénique, voire insalubre.

Les facteurs de risque de la syllogomanie

Tout le monde pourrait développer un trouble d’accumulation compulsive. Cependant, il existe quelques facteurs de risque à prendre en compte :

  • Antécédents familiaux : la syllogomanie peut être héréditaire. Les facteurs génétiques seraient responsables dans un cas sur deux ;
  • Antécédents de TOC : de nombreuses personnes souffrant de troubles d’accumulation compulsive vivent également avec d’autres problèmes de santé mentale, notamment un trouble obsessionnel compulsif (TOC) ;
  • Près d’un accumulateur compulsif sur cinq présente des symptômes de TOC non liés à la syllogomanie;
  • Autres troubles de la santé mentale : la syllogomanie peut coexister avec un large éventail d’autres troubles mentaux notamment ceux liés à la consommation de substances narcotiques, la dépression, l’anxiété, la schizophrénie ou encore la démence.

Les traitements de la syllogomanie

Bien qu’un trouble d’accumulation puisse être difficile à traiter, la guérison reste possible si un traitement adéquat est mis en place le plus tôt possible. La thérapie cognitive comportementale s’avère particulièrement efficace. La participation à un groupe de soutien est également recommandée.  Enfin, un traitement médicament prescrit par un spécialiste se révèle indispensable. Le praticien recommande généralement des antidépresseurs.

La syllogomanie est un trouble psychique. Il s’agit d’une véritable maladie qui nécessite des soins spécifiques pour en venir à bout. En cas d’accumulation excessive voire maladive d’objet par un proche, le mieux est de vous tourner vers un spécialiste qui saura établir le bon diagnostic et mettre en place le meilleur traitement.