Des huitres triploïdes pour Noel : Comment y échapper ?

Pour pouvoir vendre des huitres toute l’année, à moindre coût, l’Ifremer à inventé dans les années 2000, une huitre stérile qui a séduit bon nombres d’ostréiculteurs, à tel point, qu’une huitre sur deux aujourd’hui est triploïde ! Un danger pour la biodiversité, et une manipulation pour le consommateur qui ne sait pas qu’il achète un coquillage dont les chromosomes ont été modifiés, car aucune obligation légale de mention n’existe. Les conseils de Sevellia.com pour déguster des huitres naturelles.

Diploïde ou triploïde ?

Comme l’espèce humaine et bon nombre d’êtres vivants, les huîtres sont normalement diploïdes : elles contiennent deux jeux de chromosomes. Créées artificiellement, les huîtres triploïdes en contiennent trois, ce qui les empêche de se reproduire. Elle sont donc consommables toute l’année, sans laitance, et elles grossissent plus vite.
Mais, l’ostréïculteur ne peut plus les reproduire et il est condamné à racheter ses nessains dans des écloseries artificielles pour renouveler leurs huîtres.

Un danger pour la biodiversité ?

Le risque majeur aujourd’hui est celui de la mutation des huitres naturelles en huitres triploïdes par la fuite des tétraploïdes dans le milieu naturel. Les super-géniteurs femelles pourraient se reproduire avec des huîtres diploïdes « sauvages » et donner naissance à des huîtres triploïdes donc stériles, bouleversant ainsi tout l’écosystème. Par ailleurs, les huitres triploïdes seraient moins résistantes aux maladies…comme l’a montré la mortalité estivale des huîtres en 2013.

Surproduction, surmortalités, dangers de mutations, la   « révolution » écologique, économique, structurelle et culturelle introduite avec l’huitre triploïde divise le monde des ostréiculteurs. Face aux risques de prolifération,l’association des ostréiculteurs traditionnels, dont la particularité est de regrouper des producteurs ne travaillant qu’avec du naissain naturel, réclame , en vain, un étiquettage. Avec l’appui du sénateur écologiste du Morbihan, Joël Labbé, l’association se bat pour distinguer les huîtres « nées en mer » et celles issues « d’écloserie ».
Pour savoir si vous consommez une huitre issue du milieu naturel (élevée en trois ans) ou une huitre stérile issue de laboratoire (élevée en deux ans), deux solutions :Acheter des huitres portant la mention « huitres nées en mer » ou les très rares huitres labellisées bio.

Pour aller plus loin :