Comment gérer sa vie professionnelle et sa vie privée?

Cette question, beaucoup se la posent et on pourrait largement la remplacer par : « comment empêcher que la vie professionnelle empiète trop sur ma vie privée? » J’ai en effet très peu vu de personnes disant qu’elles négligeaient leur travail parce qu’elles s’occupaient trop d’elles et de leurs familles… Sachez que ces conseils s’appliquent également aux étudiants et même aux élèves, les jeunes pouvant vivre une pression semblable à celle des adultes.

  Vous trouverez sur internet des tas d’idées pour mieux organiser votre agenda, pour prendre du temps pour vous et pour votre famille à travers des exemples concrets qui sont très bons. Certains en tirent des bénéfices et d’autres non, pour deux raisons essentielles :

– Ils ne sont pas dans une démarche active (en d’autres termes, ils cherchent sur internet, lisent des tas d’articles, essaient quelques conseils mais les abandonnent au premier obstacle et surtout, ils n’ont pas l’habitude de prendre du temps pour eux)

– Ils ont un blocage qui les empêche de privilégier leur vie privée. Cela est dû à un système de croyances limitantes.

  La première raison découle logiquement de la deuxième : si nos croyances sont limitantes, même si nous savons ce qu’il faut faire pour privilégier notre vie personnelle, elles nous empêcheront de tenir nos engagements et de suivre les meilleurs conseils du monde.

Par croyance limitante, j’entends notre système de pensée qui peut être inconscient, sauf si on apprend à s’observer (voir l’article « comment gérer sa timidité »). Dans le cas qui nous intéresse, une croyance négative peut être de penser que les autres vont nous juger paresseux si on rentre tôt du travail. On peut aussi croire que dire « oui » à toutes les demandes de nos supérieurs et toutes les mener à bien prouve nos compétences professionnelles et nous fera remarquer. Quelles que soient nos croyances, elles sont toutes motivées par deux raisons :

– Le besoin de reconnaissance

– La peur de paraître incompétent

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Pour commencer à résoudre le problème, acceptez d’être dans la situation actuelle parce que vous avez besoin de reconnaissance et que vous avez fait cela pour vous protéger.

Prenez ensuite conscience de vos peurs, de vos croyances limitantes en vous posant cette question : « si je ne fais pas (x), que risque t-il de m’arriver? »

Vous pouvez aussi les repérer en faisant attention aux reproches des autres (vos patrons, collègues) ou à ce que vous avez peur qu’ils vous reprochent. Ils correspondent à ce que vous voulez éviter et à ce que vous vous reprochez en fait à vous-même.

Notez-les pour ne pas les oublier.

Une fois vos peurs trouvées, vous vivrez déjà les événements avec plus de bienveillance pour vous puisque vous saurez que ce n’est pas par manque de caractère que vous n’arrivez pas à avoir plus de temps pour vous ou que vous n’arrivez pas à rentrer plus tôt du travail mais parce que vous avez peur que l’on vous juge négativement ou que telle ou telle chose arrive si vous ne rentrez pas tard ou si vous ne finissez pas tout de suite ce dossier, même au détriment de votre temps personnel. Il est essentiel que vous viviez cette bienveillance envers vous même. Vos proches aussi vous comprendront mieux si vous leur dites : « excuse moi, je suis encore rentré tard ce soir parce que j’avais peur qu’on me trouve paresseux si je rentrais avant mon chef » plutôt que « ben oui, je rentre tard, excuse moi d’avoir du travail! » On aimerait que l’autre nous dise « je comprends, tu travailles beaucoup mon chéri. Qu’est ce que tu es courageux! » Mais l’autre ne comprend pas que ce qui se cache derrière votre excuse « j’ai beaucoup de travail » c’est « j’ai peur de paraître paresseux ou autre ». Si déjà vous arrivez à le dire à vous même puis à votre conjoint, vous aurez déjà fait un grand pas.

C’est seulement à ce moment là que vous pourrez mettre en pratique les conseils que vous avez trouvés dans les livres ou sur internet.

Choisissez une action qui vous parle (Vous pourrez toutes les faire si vous le voulez mais une par une et une seule par jour minimum, le mieux étant une par semaine). En voici quelques exemples, mais vous pouvez en chercher d’autres si ceux-ci ne vous plaisent pas :

  • mettre en place une action pour décompresser dès que vous rentrez du travail (prendre un bain, faire un jogging, boire un cocktail avec votre conjoint, jouer avec vos enfants…).
  • Rentrer une demi-heure plus tôt que d’habitude.
  • Faire un emploi du temps intégrant vie professionnelle et vie privée en essayant d’équilibrer les deux petit à petit (faites comme si c’était un emploi du temps d’un lycéen, photocopiez-le et mettez le en évidence pour le suivre).
  • Prévoir au moins deux heures de repos et de partage avec votre famille dès que vous mettez le pied à la maison quels que soient les impératifs.

Quand vous l’avez choisie, revenez à la peur que vous aviez notée. S’il y en avait plusieurs, choisissez celle qui vous empêche le plus de mettre en place l’action que vous voulez réaliser. Répondez ensuite à ces deux questions :

-En quoi cette peur, qui est normale, m’empêche t elle de poser cette action?

-Se pourrait il que même en ressentant cette peur, je puisse poser cette action?

Si vous dites « non », cela veut dire que votre peur est très forte et qu’il serait intéressant de vous faire aider par un coach de vie pour travailler sur vos croyances et leur faire perdre de leur poids. Cela nécessite très peu de séances et peut vous faire gagner du temps (de une à quatre séances maximum). Il y a certaines choses que l’on ne peut pas travailler seul, notamment lorsque les peurs sont trop ancrées en soi.

Si vous dites « oui », vous êtes prêt à mettre en place l’action en sachant que vous avez peur et en l’acceptant. A vous de jouer!

Mes objectifs personnels de mise en pratique des conseils ci-dessus :

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1er objectif :

Prendre conscience de ses peurs. En ce qui me concerne, j’ai peur que l’on me prenne pour ce que l’on appelle « un tire au flan », c’est-à-dire quelqu’un qui cherche à en faire le moins possible s’il refuse un travail.

2ème objectif :

Choisir une action à mettre en place. Je vais me faire un emploi du temps dans lequel j’intègre mes heures de travail effectives, les heures de travail à la maison nécessaires et le temps que je veux passez pour moi seule puis le temps que je veux passer avec mon conjoint et ensuite avec mes amis. Et il faut que tout rentre dedans. Pas d’excuses en disant que le temps n’est pas extensible. IL s’agit de s’organiser, non pas d’éliminer des activités.

3ème objectif, me poser les questions :

-En quoi cette peur, qui est normale, m’empêche t elle de poser cette action?

-Se pourrait il que même en ressentant cette peur, je puisse poser cette action?

C’est parti! Et vous, qu’allez-vous mettre en place cette semaine?

Bilan

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2ème objectif :

Oui, je sais, ce n’est pas logique mais je vais commencer par vous donner mes impressions sur le 2ème objectif tout de suite. Cependant ce sont plus des impressions de coach que de testeuse. Vous êtes nombreux en effet à vous être précipités sur cet objectif en passant trop vite les autres étapes qui sont pourtant essentielles. Ce sont celles qui font que cet article se veut différent de tous les autres sur ce sujet. Je ne dis pas cela dans le sens « mon article est meilleur que les autres » mais plutôt dans ce sens là : si vous voulez des idées pour savoir comment mieux équilibrer votre temps de travail avec votre temps libre, mon article n’est pas meilleurs que tous ceux qui sont sur le net ou dans les livres sur le développement personnel. Ce qui fait la différence, c’est le travail sur soi fait en aval et en amont : quelle peur vous a mené là où vous en êtes? Comment faire pour que cette peur ne vous guide plus au détriment de votre temps libre? Puis, et seulement puis quand vous avez trouvé votre peur, cherchez sur le net ou dans les livres sur le sujet une action que vous vous sentez capable de faire et de préférence quelque chose que vous n’avez pas déjà essayé. Il se peut aussi que votre peur vous ai incité à trop accepter de choses en plus de votre taux horaire normal et que bien évidemment votre temps ne soit plus extensible. Du coup les marges de manœuvres sont plus difficiles à trouver. Vous devez donc stopper toute surcharge qui vous noierait totalement et revenir sur de bonnes bases dès que vos différents dossiers seront réglés.

 Le 2ème objectif que je me suis fixé, à savoir, me faire un emploi du temps qui intègre mes activités professionnelles et personnelles, me concerne moi, après avoir réfléchi au premier objectif. J’ai cherché des idées sur le net et j’ai pris ce qui me convenait le mieux par rapport à ma peur d’être un « tire-au-flan ». Vous n’avez pas les mêmes peurs que moi et l’action que j’ai eu envie de mener me parlait mais peut ne pas vous convenir ou ne pas avoir marché chez vous si vous l’avez déjà testée. Comprenez que le sujet du bilan n’est pas tant de savoir si se faire un emploi du temps marche mais d’avoir des retours sur la façon dont j’ai vécu la recherche de mes peurs puis comment l’action que j’ai choisie a eu des répercussions grâce à cette recherche. J’espère que cela vous aidera à prendre le problème sous le bon angle, et à ne pas vous arrêter à une seule action. Le temps de recherche personnelle de votre action à mener est d’ailleurs très important. Elle doit vous convenir tout de suite. Si vous vous dites « oui, mais », trouvez-en une autre!

1er objectif :

Sachez dans un premier que je suis d’accord avec une très bonne remarque qui m’a été faite : le besoin de reconnaissance et la peur d’être incompétent peuvent être de grands moteurs dans le développement de notre vie professionnelle. Le but n’est donc pas de les faire disparaître mais d’apprendre à les régler si cela devient une souffrance.

 Je vais vous recopier le brouillon que j’ai noté quand j’ai recherché ma peur qui m’empêchait de prendre du temps pour moi :

Si je n’accepte pas de donner un rendez-vous à quelqu’un le samedi après-midi, que risque t’il de m’arriver?

J’ai peur que les gens pensent que je suis une flemmarde, j’ai peur que mon conjoint me reproche de ne pas assez travailler, d’être un boulet, j’ai peur qu’on me juge prétentieuse, feignante, pas assez sérieuse, que je ne me préoccupe pas assez des gens pour les prendre en rendez-vous exceptionnellement le week-end, que si je ne bosse pas le week-end c’est que je ne fous rien. 

 Je me suis ainsi rendue compte que j’étais très sévère avec moi-même. Choisir de s’arrêter de travailler le samedi à midi n’est pas si exceptionnel et je me suis transformée en véritable feignante. Il faut avouer que c’est un peu exagéré. Mais en même temps, ce n’est pas par méchanceté mais parce que je me préoccupe trop de ce que vont penser les gens sur mon investissement au travail. C’est une façon de me booster. Donc oui, de la bienveillance pour cette façon d’être avec moi, je l’ai eue. Par contre, trop exagérée, elle peut être source de souffrance. J’ai essayé de présenter la chose à mon compagnon en lui demandant s’il me trouvait paresseuse de refuser du travail le samedi après-midi. Il a ri en me disant (je reformule) : « encore heureux que tu ne le fais pas! Quand est-ce que tu te reposerais sinon? Et quand est-ce qu’on passerait du temps ensemble si ce n’est le week-end? » Il suggérait ainsi que j’en faisais déjà trop. A ce stade, je relativisais déjà pas mal et il était beaucoup plus facile pour moi de refuser des rendez-vous les samedis car j’avais un regard moins sévère envers moi-même. Il s’agit de la fameuse bienveillance dont je parlais. Vos amis et vous proches peuvent vous aider à avoir ce regard.

 Ensuite j’ai choisi sur le net une action qui me permettrait de me rassurer de manière concrète sur mon temps de travail réel. J’ai renoté mes rendez-vous de la semaine, mon temps passé à l’écriture et à la préparation de mes séances. J’ai ensuite noté mes temps libres. J’ai ainsi pu constater que j’étais loin d’être une flemmarde. Mais si je n’avais pas fait le travail de questionnement, autant sur ma feuille de brouillon qu’avec mon compagnon, les résultats du deuxième objectif n’auraient pas été aussi bons. Je me souviens avoir déjà mis en place cet objectif d’emploi du temps quand j’étais étudiante et je n’avais pas réussi à le faire car dès que je prenais du temps pour moi, je ne supportais pas ça, trouvant cela limite inutile alors que j’avais tant de choses à faire. Je n’avais pas compris que c’était ma peur d’avoir l’air paresseuse (surtout quand on est étudiant…) qui m’avait empêché de mener à bien cette action.

3ème objectif :

Se donner du courage en se posant ces questions que je vous donne avec mes réponses se trouvant toujours sur mon brouillon :

-En quoi cette peur, qui est normale, m’empêche t elle de poser cette action?

Si j’ai peur d’avoir l’air paresseuse, je vais forcément accepter de prendre du temps pour travailler hors de mon temps de travail normal, de paraître bosseuse, de finir tard, de travailler même le week-end pour qu’on se dise « waouh! quelle bosseuse cette fille! Je vais me rassurer sur cette peur en acceptant plus que je ne peux faire pour éviter les reproches du style « elle ne fout rien celle-là! »

-Se pourrait il que même en ressentant cette peur, je puisse poser cette action?

Maintenant que je sais que cette peur est exagérée, oui, je peux poser cette action. Elle va même me permettre de voir les choses de manière plus objective. Je continuerai à ressentir la peur, certes, mais je sais qu’elle est là pour me protéger de la paresse et du jugement des autres. Je vais poser cette action pour voir comment je vis la peur d’être paresseuse maintenant que j’en ai conscience.

Bilan du bilan !

En effet, le fait d’avoir conscience que c’était cette peur qui me forçait à accepter trop de travail m’a aidée à tenir plus facilement mon emploi du temps. Je le vivais avec moins de culpabilité, donc plus facilement. J’ai trouvé un bon rythme et j’arrive maintenant à voir plus aisément quand je me laisse conduire par ma peur ou quand il s’agit juste de sérieux. Parfois, c’est après coup mais au moins, je me fais moins de reproches et c’est plus agréable à vivre.

Du coup, les autres sont moins exigeants avec moi puisque les reproches des autres ne sont que le reflet de nos propres reproches. Je l’ai vraiment constaté.

Et vous, quand est-ce que vous vous y mettez? Visitez ce blog pour en savoir plus http://laconfianceensoienpratique.jimdo.com/articles-et-bilans/